Encore lui ... Sentant la rage me monter au nez, j'espère qu'il fera tout pour se faire oublier. Je ne veux pas de lui, je ne veux pas de ses problèmes ou de ses lamentations. J'ai simplement hâte qu'il décide de changer de branche et qu'il fasse autre chose de sa petite vie. Ne peut-il pas livrer de la pizza ou reconduire de vieilles petites dames chez le coiffeur ? Ne peut-il pas emballer dans une supérette quelconque, livrer des journaux pour une entreprise qui n'en vaux pas la peine ou encore, ramasser les crottes des hamsters dans des cages à l'animalerie ? Ne peut-il pas faire autre chose qu'être dans mes jambes ? 3 jours, le constructeur en chef à dit. 3 jours ... Cela fait 4 jours qu'il est là et encore ce matin, il est de sorti. Je ne comprend pas pourquoi il se doit de rester dans les parages et me mener la vie dure. Peut-être n'est-ce pas le cas mais présentement, il veut m'énerver. Il n'y a aucune autre raison possible à son agissement. Ce gamin, il n'a pas les compétences requises pour travailler ici. Il n'a ni permis, ni passeport ou qu'importe. Il est là pourquoi ? Il est le nouveau petit ami de mon patron ? C'est bien la seule raison qui me pousse à croire que mon patron veut de lui ici. Je suis tenté de lui demander la raison. Pas à mon patron, mais bien à cet imbécile. Je ne comprend pas pourquoi un gamin d'à peine 8 ans peut se permettre d'être dans la construction. C'est à ne rien y comprendre.

- Allez, vide ton sac !

Je peux me permettre un air supérieur avec lui. Je le dépasse légèrement sur la grandeur et je suis nettement plus en forme que lui. Le gamin n'a pas l'air du genre '' gros méchant '' mais bien de celui qui ramasse les claques sur la gueule. Une de plus ou une de moins ... rendu là ... Mais la vie m'a appris à faire attention à toutes sortes de choses. Faire confiance à l'être humain ou encore, à s'en méfier. L'être humain est un animal complexe, il doit se nourrir continuellement. Que ce soit par vengeance ou par défense.

- Tu couches avec Ti-Guy ?

Ti-Guy, c'est le surnom de notre patron, Guy de son prénom. Je m'inquiète de la réponse que le gamin doit me fournir, je ne suis pas prêt à essuyer un drame. Je n'ai jamais été très bon lorsqu'il est question de crise de larmes et je ne veux pas commencer aujourd'hui, sur le chantier de construction, tout en essayant de retaper un peu ce motel pourri. Ça ne fait pas trop virile et je sais que les gars autour de nous pourraient commencer à se plaindre de l'ambiance.